Lorsqu'Anne et François de Boisredon visitent "Mirabeau" la première fois lors de l'été 2010, il leur fut impossible de faire le tour de cette demeure à l'abandon. Les ronces et orties avaient envahi les pourtours de cette ruine... Une partie du terrain faisait office de casse automobile avec des dizaines d'épaves de camions, voitures, bateau, engins de TP... L'intérieur du Logis servait de stockage de carrelages... Toitures et planchers troués, absence de fenêtres, linteaux et appui de fenêtres fissurés, arbres dans la future cuisine, cave voutée effondrée, il fallait y croire !
Fous pour beaucoup, courageux pour d'autres, clairement inconscients mais déterminés, ils s'engagent dans la folle aventure avec leurs 6 enfants et font le pari de redonner vie à ce lieu magique qui vous transporte immédiatement 4 siècles en arrière, à l'époque de Louis XIII. "Mirabeau" fut un coup de foudre et de folie !
Il fallut d'abord débroussailler puis évacuer les immenses tas de terre et de pierres. Pour cela François commença par acheter le tractopelle et se former à la conduite (il n'était jamais monté sur un tracteur !) avant d'attaquer cet immense chantier de terrassement. Cela lui pris plus d'une année et ce n'est pas fini !
Les toitures et murs effondrés des granges entre le Logis et la métaierie constituèrent le premier défi, magnifiquement relevé en 2011 par l'entreprise de maçonnerie (ASTIER) et celle de couverture (HARDY) situées toutes les deux sur la commune de Vicq sur Breuilh. Il fallut également terminer les abords de la piscine de la métaierie qui ressemblait alors plus à une mare...
L'année 2012 fut celle de l'élaboration du permis de construire, tâche complexe et incontournable pour un monument historique. Notre architecte, Elsa Presset fut indispensable pour nous aider à définir un programme compatible avec notre budget. Il était clair à ce moment que seule la location en gîte de la première tranche de restauration permettrait de financer la suite du chantier... Les connaissances et conseils techniques de Mr Gildas Godivier furent extrêmement précieuses pour la réussite de cette restauration sans compter les subventions de la DRAC (au titre des MH), de la région et du département (au titre de la création d'un gîte).
Février 2013 à Février 2015: démarrage du chantier de maçonnerie (ARSATIS), couverture (BFB Couverture) avec les tuiles d'une des dernières tuileries artisanales (AUPEIX), charpente (PAP), menuiserie bois (planchers, fenêtres, plafonds, portes, escalier, ferronnerie: entreprise POUYADOU), menuiserie aluminium (MAN), plomberie (SYNERGIS), électricité (CHALAIS), cloisons et peinture (ABLM) et réalisation des deux épis de faitage en copie des deux existants par une poterie d'Uzerche.
Nous souhaitons dire ici notre admiration pour ce savoir faire exceptionnel de tous les compagnons qui sont intervenus pendant ces deux années. Deux années de chantier qui furent un émerveillement car nous assistions tous à la renaissance jour après jour d'un lieu unique et magique sous la main de tous ces artistes...
Une mention particulière pour Bruno Tilmant d'Auxy, le restaurateur des décors peints de l'étage, sans qui ce projet n'aurait sans doute jamais abouti. La découverte fortuite de ce décor peint sous les badigeons de chaux fut une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne car il s'agissait d'un ensemble complet et cohérent d'une extrême rareté qui a miraculeusement été sauvegardé suite à la transformation du Logis en exploitation agricole après la Révolution. Mauvaise car il s'agissait d'un travail considérable et potentiellement très coûteux. N'écoutant que sa passion du patrimoine et son grand respect de cette maison, ainsi que nos liens d'amitié et de famille, Bruno s'est lancé dans ce projet de façon généreuse et talentueuse. Cette restauration s'est terminée en mai 2016, soit deux ans après leur mise à jour...Qu'il en soit mille fois remercié !
Nous vous laissons contempler le diaporama qui parle de lui-même.