Construit sous Louis XIII entre 1635 et 1636, ce Logis constitue l'archétype du Logis noble rural du XVIIeme en Limousin. Dépendant de la seigneurie de Magnac, il fut très certainement édifié par Anne de La Guiche, dame de Magnac et épouse du maréchal de Schomberg. Sa fille, Jeanne Armande de Schomberg, dame de Magnac épouse en 1653 Charles II de Rohan Guéméné, prince de Guéméné. La jurisprudence écclésiastique nous apprend qu'en 1664, celle-ci réclame les dîmes inféodées du village de Fargeas contre le curé de la paroisse de Vicq, Michel de Verthamon.

Des recherches seraient nécessaires pour compléter l'histoire de cette demeure qui reste malgré tout bien mystérieuse jusqu'au début du XIXème siècle.

Néanmoins, son appellation locale "Maison de Mirabeau" nous témoigne de son lien certain avec Honoré Gabriel, comte de Mirabeau, personnalité d'une popularité extrême en cette fin du XVIII ème siècle de part le rôle qu'il joua dans la Révolution Française. Mirabeau était limousin par sa mère, unique héritière des barons de Pierre Buffière, village situé à 5 km de Fargeas.

Sa vie est un immense roman d'aventures et nous vous invitons à lire quelques unes de ses biographies à disposition lors de votre séjour.

Son intelligence était brillante et visionnaire. Souvent décrit comme le plus grand orateur que la France n'ait jamais porté, il était connu également pour être un grand amoureux d'une laideur légendaire mais d'un charme irrésistible...Son grand amour de sa vie lui valu d'être enfermé plusieurs années au fort de Vincennes. Cet épisode nous a laissé un ouvrage, "lettres à Sophie" (à disposition au Logis), qui fit rêver des générations de jeunes filles au XIXème siècle. Il nous a laissé également quelques romans érotiques.... Mirabeau était un cousin du marquis de Sade. Il a laissé également de nombreux ouvrages traitant de politique et d'économie.  Révolutionnaire il était néanmoins convaincu de la nécessité de préserver la monarchie pour éviter la terreur révolutionnaire qui survint en effet peu de temps après sa mort en 1791. Premier Grand Homme à être inhumé au Panthéon, il en fut aussi le premier expulsé...

La tradition locale raconte qu'en 1771, Mirabeau agé de 22 ans, fut fou amoureux de la jeune fille de ce lieu et voulut l'épouser contre la volonté de son père. La jeune fille, arrière arrière petite nièce d'Anne de La Guiche et cousine lointaine de Mirabeau par les Pierre Buffiere aurait enfanté en secret...Ces amours cachés ont ils eu lieu dans la chambre majestueuse du gîte avec son décor peint du XVII ème? Pourquoi pas? Un mystère de plus qui nous fait voyager à travers le temps et l'imaginaire...

Ce Logis se caractérise par ses éléments défensifs que l'on rencontre jusqu'au milieu du XVIIeme siècle en Limousin: grilles en fer forgé pour les fenêtres, couleuvrines pour le tir à l'arquebuse, poutres de bois toujours insérées dans le mur pour barrer les deux portes d'accès. Il faut dire qu'au début du XVIIème, le limousin était parcouru par de nombreux brigands sans foi ni loi. On sortait des guerres de religion et la terreur n'était pas loin dans l'imaginaire collectif.

Il présente un escalier à mur noyau, ce qui était un élément de modernité par rapport aux escaliers à vis des demeures antérieures. Il est remarquable également par ses nombreuses pierres de serpentine (roche d'origine magmatique de couleur bleu vert) qui ornent sa façade et également ses 4 cheminées monumentales.

Exploité en ferme après la Révolution, il a traversé le temps en gardant ses éléments d'origine, gardant un charme et une authenticité qui lui vaut d'être inscrit au Monuments Historiques à l'extérieur et à l'intérieur depuis 1992. Lors de sa restauration (2012 à 2016), il fut découvert sous les badigeons de chaux la totalité de son décor peint du XVIIeme. La chambre du gîte a fait l'objet d'une restauration d'une ampleur très importante réalisé par Bruno Tilmant d'Auxy. Nous vous invitons à consulter les photos du Logis avant et au long de cette restauration.